À quels officiers avons-nous affaire ? (IDÉES LCBC)
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[Traduit de l'hébreu par Michel Ghys] Une nouvelle espèce d'officiers monte en grade dans l'armée israélienne. Il s'agit de gens qui ont fait l'essentiel de leur service comme officiers d'occupation et dont la distinction se mesure à la brutalité qu'ils ont exercée contre les Palestiniens. Un exemple de ce phénomène est donné par le général de brigade Gadi Shamni, vétéran du Liban et de Hébron, qui a mis un terme, la semaine dernière, à sa fonction de commandant des forces israéliennes à Gaza, pour passer à la tête de la division opérationnelle du Commandement Général, fonction à partir de laquelle le chemin est court jusqu'au grade de général. Son avancement témoigne du système de valeurs de l'armée israélienne et de son système de promotion bien plus qu'il ne porte témoignage sur Shamni lui-même. Il n'y a pas eu deux officiers violents et brutaux comme le général de brigade Shamni à Gaza, peut-être depuis l'époque du général Sharon dans les années 70. Si le prédécesseur de Shamni, le général de brigade Israël Ziv, s'est contenté de multiplier les opérations stériles contre des ateliers à Gaza qui ont seulement entraîné d'inutiles effusions de sang sans empêcher les tirs de Qassam, Shamni est arrivé pour prendre l'initiative d'une série d'opérations ostentatoires qui ont encore davantage semé la mort. À l'occasion de la dernière de ces opérations, au cours de laquelle 15 Palestiniens ont été tués la semaine passée, il a aussi conçu une nouvelle doctrine à l'usage de l'armée israélienne: «stimulus - réponse». Le but de l'opération, est-il dit, était «d'inciter les hommes armés à sortir, puis de les tuer». Cette méthode, qui a conduit à tuer des innocents dont des enfants, n'a quasiment suscité aucune critique. Nul n'a demandé pourquoi tout Palestinien armé méritait la mort ni pourquoi il fallait recourir à la provocation. Shamni a décidé, exécuté et se voit promu. Il s'en est même trouvé dans l'armée israélienne pour expliquer que la dernière opération était en fait destinée à être la «fête d'adieu» à la veille de la cérémonie de la relève du commandement. La nouvelle espèce d'officiers dont Shamni est le représentant le plus marquant, ne recule pas devant des moyens durs, elle n'exprime aucune désolation ni aucun regret, ni pour la mort d'innocents ni pour d'inutiles opérations, elle énonce clairement des positions politiques et multiplie les propos arrogants. «Nous gagnons dans cette confrontation, chaque jour, plusieurs fois», s'est vanté Shamni le lendemain de sa dernière opération. Cela fait 37 ans que nous gagnons à Gaza et Shamni gagne même plusieurs fois par jour. Résultat de la victoire: un million et demi de personnes vivant dans des conditions inhumaines, enfermées et souffrant d'une grande pauvreté, et dont la haine pour Israël ne fait que croître. Afin de garantir la victoire, Shamni a mené des opérations routinières d'incursions toutes les quelques semaines avec des forces blindées au cœur des camps de réfugiés et des taudis, laissant à chaque fois derrière elles des tués dont un nombre non négligeable sont des passants innocents. Manifestation d'une présence rapace et meurtrière dont personne ne pourrait expliquer l'utilité. Nul ne prend en compte le terrorisme qui prospère et continuera de prospérer en conséquence de tout cela. La conscience d'officiers comme Shamni est toujours propre. Le sang des innocents ne les tourmente pas. Si en 1989, le commandant de l'armée israélienne d'alors à Gaza, le général de brigade Zvi Poleg, pouvait encore exprimer de la désolation pour la perte d'un œil par un nourrisson, la nouvelle génération de commandants verra dans de telles expressions un signe de faiblesse. Lorsque l'armée israélienne a détruit, il y a quelques mois, les maisons de sept familles qui n'avaient rien fait, dans le camp d'Al-Bureij, Shamni a, sans sourciller, qualifié l'opération de «chirurgicale». À propos de la mort, au cours de ces destructions, de Noah Makadma, une mère au dixième mois de sa grossesse, sous les yeux de son mari et de ses enfants, il a réagi, parfaitement imperméable, en disant: «L'armée israélienne ne dispose pas de preuves de la mort de cette femme». De même lorsque ses soldats ont tué gratuitement les activistes de la paix Rachel Corrie, Tom Hurndall et le photographe James Miller à Rafah, Shamni n'y a rien trouvé à redire. Sachant parfaitement où le vent souffle, des officiers comme Shamni ne rechignent pas à exprimer des opinions politiques. «Les projets de retrait gonflent les voiles des organisations [terroristes]», a dit Shamni, il y a quelques mois. Si le chef d'état major peut se le permettre, alors le commandant de division le peut aussi. Et si c'étaient justement les opérations de Shamni qui avaient soufflé le vent dans les voiles des terroristes? Ayant participé au retrait hors du Liban, Shamni ne laissera pas le spectacle de ce retrait se répéter. «Regardez à qui nous avons affaire», a-t-il déclaré dans son interview d'adieu, en visant les terroristes qui utiliseraient selon lui des enfants comme boucliers humains. Et nous, à qui avons-nous affaire à la tête de l'armée israélienne?
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2004-03-25 00:00:00
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